BOUDDHISME : MENSONGES

A PROPOS D’UN TIBET MYTHIQUE

L’envers du décor : un peuple plongé dans le servage et les superstitions.

 

 

En Occident, le bouddhisme a le vent en poupe. Avec son film Sept ans au Tibet, le cinéaste Jean-Jacques ANNAUD nous a fourni une vision idyllique du bouddhisme.

70 millions de dollars, un acteur fétiche (Brad Pitt), tout a été mis en œuvre pour imposer au public une image tronquée de l’histoire du Tibet des années 1943 à 1951.

 


Un paradis sur terre ?

 

Le film relate l’éducation du jeune dalaï-lama par un professeur autrichien, Heinrich Harrer, membre du parti nazi depuis 1938 et ami personnel d’Hitler.

Quand Heinrich Harrer arrive Tibet en 1943, il est accueilli par une famille aristocratique tibétaine, dans une magnifique demeure. Heinrich Harrer s’amuse avec des moines en patin à glace et déguste le thé avec des notables. Un véritable Paradis !

Mais la réalité est tout autre. Le Tibet vivait sous un régime féodal, encore plus arriéré que celui des pays occidentaux au Moyen-Age.

Deux classes se partageaient le pouvoir et les richesses : les nobles et le clergé bouddhiste, qui vivaient au crochet du peuple, réduit en servitude.

Zone de Texte: Le dalaï-lama est un 
Jean-Paul II comme les autres.
Philippe VAL
(Charlie Hebdo)
Le gouvernement du dalaï-lama, chef politique et spirituel, possédait 38% des terres cultivables. Les monastères (37% des terres) exploitaient aussi de nombreux serfs : 20.000 encore en 1954 ! Ceux-ci vivaient dans la misère la plus noire, enchaînés à la terre de leur maître. Tout enfant de serf devenait, dès sa naissance, propriété du seigneur ou du monastère. Souvent incapables de payer le fermage et les taxes, les serfs s’endettaient. 90% d’entre eux l’étaient encore en 1951, parfois depuis trois générations !

Le pays ne comptaient que quelques médecins, au service des aristocrates. Pour le peuple, la «médecine» se résumait aux prières des lamas, à l’exorcisme et aux «vertus soignantes» de tout ce qui avait été en contact avec l’auguste dalaï-lama.

Les excréments de ce dernier étaient recueillis sur un plateau doré pour confectionner des «médicaments». Conséquences : le taux de mortalité infantile variait de 40 à 75% selon les castes.

Tsewang Y. Pemba, réfugié tibétain en Inde, écrit : «La différence entre riches et pauvres était telle qu’on aurait dit qu’il s’agissait de personnes de races différentes » (Tibetan Review, New Delhi, 12 juillet 1977).

 

Un océan

de sagesse et de paix ?

 

Le film de Jean-Jacques Annaud présente le bouddhisme tibétain comme une vie simple, détachée des aspirations matérielles, auréolée de principes pacifistes, sous la direction spirituelle d’un enfant sacralisé qui ne cesse de débiter -à onze ans ! - des préceptes plus sages les uns que les autres.

Le film met en scène des tibétains qui refusent de tuer des vers de terre en vertu de leur croyance en la réincarnation, en oubliant que les seigneurs et les moines, eux, n’hésitaient pas à couper la main de ceux qui volaient pour manger. La société tibétaine féodale était rétrograde et figée. Par les croyances et les superstitions, les moines terrorisaient le peuple.

Selon le «Karma», concept religieux du bouddhisme, si un pauvre bougre était serf, c’est qu’il avait commis des actes mauvais dans une vie antérieure ; si un riche propriétaire jouissait d’une vie agréable, il le devait à une vie antérieure exemplaire.

Quelle idéologie peut mieux garantir que jamais rien ne changera en faveur de la liberté et de l’égalité entre les hommes ?

 

D'après une étude de

Pierre MEUNIER