Tof, du groupe HUMEURS NOIRES (Stambruge), nous écrit…
…Un petit article-réaction, qui suite à la parution du texte intitulé "Marche ou crève" paru dans Alternative Libertaire du mois de novembre, et consacré à Jules Brunin.
Hommage à Jules
Quoi ! Ils s’en prennent au Poète (j’ai bien écris ce mot avec un grand P). Vont-ils bientôt brûler les livres comme en 40 ?
Vont-ils éliminer certains ouvrages des bibliothèques comme à Vitrolles ?
Que leur as-tu fait ?
Marginal, certes tu l’es, Rebelle également (çà se comprend après tout ce que tu as vécu) mais Bon aussi, cela se voit sur ta frimousse et à ta manière de parler aux gens.
… Je me souvient… il y a une bonne dizaine d’année, j’étais attablé, avec mes parents, à la terrasse d’un café montois ; le Ropieur pour ne pas le citer. Tu es arrivé t’asseoir à notre table et tu nous as parlé, d’un livre, de ton livre que nous t’avons acheté en buvant un verre avec toi. Tu nous as même remis un ou deux recueils de poèmes (si je me souviens bien la couverture devait être verte). Déjà Anar à l’époque (j’avais les cheveux longs et me promenais en ABL, vêtu de noir (comme maintenant encore) et des épingles de sûreté un peu partout), tu m’as tout de suite tapé dans l’œil.
Ton livre, il ne m’a pas fallu longtemps pour le dévorer tellement ton histoire m’a ému. Tout ce que la curaille et d’autres t’ont fait subir, les humiliations, les privations, les coups… Souvent, je te croisais dans Mons et n’osai pas te parler ; à tort je pense ; timide que j’étais.
Qu’est devenu ton bouquin ? Il poursuit sa vie de livre ?
Non ! Pas dans une bibliothèque, serré entre ses camarades qui l’étouffent et l’empêchent de briller comme il le voudrait.
Ton livre est tellement beau, qu’il va de main en main, de maison en maison…telle que devrait être l’existence d’un livre.
Tout cela pour te dire ; ne te résigne pas, continue à te battre ; fait que chacun de tes écrits nous fassent penser à un petit peu de lumière dans ce monde obscur, une étoile de plus dans ce ciel si sombre.
Amicalement.
«TOF
Les Petites Gens
Aujourd’hui, j’ai un courrier urgent à poster ; j’ouvre le tiroir de mon bureau ; merde ! plus de timbres.
Je m’empresse d’aller au bureau de poste afin d’acheter ce dont j’ai besoin. J’entre et demande à cette femme si elle pourrait me vendre un timbre. Elle me répond légèrement ennuyée : "Monsieur, on ne vend plus les timbres à la pièce, mais bien à la dizaine".
Je paie ma dizaine de timbre, envoie mon courrier et rentre chez moi.
Allant à pieds faire mes courses au village, en retournant, j’ai largement le temps de penser.
Imaginez-vous un gars, qui doit poste absolument un courrier urgent, un gars dans le besoin, la détresse…
La dame au guichet lui dit, devant les autres personnes, qu’il ne peut pas acheter un timbre mais bien dix ! Ce gars, déjà dans la détresse, est-il obligé de faire part de celle-ci devant les autres ; est-il obligé de sentir le regard méprisant des autres sur lui ; est-il obligé d’être humilié ainsi en public ? D’autre part, son courrier urgent, pourrait peut-être changer le cours de sa vie, un emploi, une somme d’argent à avoir, un soutien d’une tierce personne à recevoir.
Mais où est donc passé le côté social de ce soit disant service public ?…
Vive la Poste !
Vives les services publics !
Dommage qu’on ne puisse boycotter cette institution !
«TOF
Francorchamps : la panne d'indécence
Supprimer un spectacle qui fait du bruit, qui abrutit, qui pollue, qui fait l'apologie de la vitesse au volant et de la compétition primaire est une très grande nouvelle. Surtout que les hautes instances de la Formule 1 suppriment le dit capharnaüm parce que la publicité pour le tabac n'y ait plus autorisée. Bingo ! On gagne deux fois. Les mecs se barrent parce qu'ils ne peuvent plus encourager la jeunesse a se remplir les poumons de goudrons. C'est dire le côté fair-play des parrains de la Formule 1.
Le plus navrant est de voir les politiques belges s'agiter avec l'énergie du désespoir pour tenter de sauver ce qu'ils nomment une manne financière considérable pour la région. (Notons que l'impact économique du grand prix sur la région n'a jamais été démontré…dixit Le Soir du 31/10/2002, p3)
Ce qui pue plus encore que les gaz d'échappements en F1, c'est aussi l'appât du gain. Et celui qui a du nez ne devrait pas s'étonner de voir dans ce sport émerger des pratiques mafieuses. Des preuves ?
Non, mais des indices. Par exemple, Charles Duchaine fut juge d'instruction dans la principauté de Monaco de 1995 à 1999. Il y reconnaît qu'à Monaco, " la présence des mafias, notamment italienne, est une évidence." Et qu'il y fut confronté également aux mafias de l'Est. "Notamment à l'occasion du grand prix de Monaco de Formule 1." Le juge explique: "J'avais appris que plusieurs membres d'une équipe de mafieux, qui apparaissaient dans l'une de mes procédures, allaient assister à la compétition. Il faut dire que certains d'entre eux sponsorisaient l'épreuve !" (Le Monde, 27/06/2002) Tiens, sans doute un geste pour le développement économique de la région monégasque.
Faut-il encore ajouter que Francorchamps risque de disparaître au profit de Moscou ?
Bien entendu, cela ne veut rien dire mais faudrait creuser non ?
Pendant ce temps, Serge Kubla, ministre wallon, confond peut-être circuit automobile et circuit…financier.
«Gilles Martin (Aden n°66)