QUELQUES
ANNIVERSAIRES…
Le 8 octobre 1966,
mort de Célestin FREINET, (né le 15 octobre 1895).
Pacifiste et pédagogue libertaire. Mobilisé et blessé durant le
conflit de 14-18. Son refus de la guerre et de l'endoctrinement le pousse à
rechercher tous les courants de l'éducation nouvelle. Il met au point, en 1927,
une pédagogie populaire, fondée sur le respect des enfants (expression libre,
motivation de l'effort), avec la création de la Coopérative de l'Enseignement
Laïc (C.E.L). En 1928, il s'installe à Saint-Paul de Vence, où l'administration
le pousse à démissionner. En 1935, il ouvre l'Ecole Freinet, qui accueille les
enfants d'Aubervilliers, puis les jeunes espagnols réfugiés. Arrêté en 1940,
Célestin Freinet s'évade, et rejoint le maquis. L'Institut Coopératif de l'Ecole
Moderne, est officiellement crée en 1948. Célestin Freinet a publié, entre
autres livres: L'École Moderne Française.
Célestin Freinet
Le 12 octobre 1860,
naissance d'Emile POUGET dans l'Aveyron. Pamphlétaire redouté,
anarcho-syndicaliste, antimilitariste et anticlérical.
Très jeune révolté et marqué par le procès des communards de
Narbonne en 1871. Plus tard, à Paris (où il travaille comme employé), il devient
anarchiste à la lecture de Révolution sociale et du Révolté.
Le 9 mars
1883, il participe avec Louise Michel à la manifestation des "sans travail" où
plusieurs boulangeries sont pillées. Arrêté avec elle, il est condamné le 21
juin à 8 ans de prison. Il en sort en 1886 lors d'une amnistie et se consacre à
la propagande anarchiste, avec la création, le 24 février 1889, du journal Le
Père Peinard, qui obtient un rapide succès, par le style et le ton virulent
utilisé. Pouget sera plusieurs fois poursuivit par la justice pour ses articles,
et contraint d'arrêter la parution du journal au n° 253, suite à l'application
des "lois scélérates" de 1894. Il s'exile alors en Angleterre. A son retour en
France, il publie La sociale, puis en 1896, reprend la publication du
Père Peinard.
Il s'engage dès lors dans le syndicalisme révolutionnaire et
sera, de 1902 à 1908, secrétaire adjoint de la C.G.T En 1906, il est l'un des
signataires de la "Charte d'Amiens". En 1909, il se consacre à la publication de
La révolution. Il meurt le 21 juillet 1931. Il a laissé de nombreux
livres et brochures comme L'action directe (1910), Le sabotage,
etc.
"Le jour où le populo ne sera plus emmiellé, c'est le jour où les
patrons, gouvernants, ratichons, jugeurs et autres sangsues téteront les
pissenlits par la racine. Et, en ce jour-là, le soleil luira pour tous et pour
tous la table sera mise. Mais, mille marmites, ça ne viendra pas tout de go!
Pour lors, si nous tenons à ce que la Sociale nous fasse risette, il faut faire
nos affaires nous-mêmes et ne compter que sur notre poigne."
In
"Le père peinard" du 14 janvier 1900.
Le 13 octobre 1909,
mort de Francisco FERRER y GUARDIA. Libre penseur, militant et pédagogue
libertaire.
Né le 10 janvier 1859 à Alella (près de Barcelone), dans une
famille de paysans aisés, bien-pensante et cléricale. Après une éducation
religieuse, il travaille chez un marchand de draps. Celui-ci, libre penseur,
l'initie aux idées nouvelles et l'aide dans ses études. En 1884 il adhère à la
Franc-maçonnerie. D'un mariage avec Teresa Sanuarti, il aura quatre filles et un
fils.
Le 19
septembre 1886, il prend part à un mouvement de révolte dirigé par le Général
républicain Villacampa, destiné à renverser la monarchie. L'insurrection échoue
et Ferrer est contraint à l'exil. A Paris, il devient professeur d'espagnol. En
1901, une de ses élèves, Melle Meunier, venant à mourir, lui lègue sa fortune.
Dès lors, il s'attache à la création d'une école laïque et rationaliste libérée
de l'emprise de l'église, de l'Etat, des dogmes et des superstitions. Il est
secondé dans cette entreprise par Soledad VILLAFRANCA, qui devient sa nouvelle
compagne. Ainsi nait L'Escuela Moderna de Barcelone, à laquelle s'ajoute
une maison d'édition, qui publie journaux et revues. Mais Ferrer s'attire la
haine de l'église qui détient le monopole de "l'éducation". Le 31 mai 1906,
l'attentat contre le roi de l'anarchiste Mateo MORALL sert de prétexte à la
police pour perquisitionner l'école moderne où Mateo avait travaillé. Les
professeurs sont arrêtés pour "complicité". Après 13 mois de réclusion, Ferrer
est jugé le 13 juin 1907 mais, devant l'absence de preuve, il est acquitté.
A Paris,
il crée une Ligue Internationale pour l'éducation rationnelle de l'enfance.
En juillet 1909, Ferrer est de passage à Barcelone lorsque éclate la grève
générale contre l'intervention militaire au Maroc. C'est la "Semaine tragique".
La police saisie les dix mille volumes de la librairie, et arrête Francisco.
Rendu responsable de l'insurrection, il est jugé le 9 octobre 1909 par un
tribunal militaire qui le condamne à mort, après une parodie de procès. Le 13
octobre il est fusillé dans les fossés de Montjuich, malgré les protestations
qui affluent du monde entier. Voir le site de l'Institut d'Histoire des
Pédagogies Libertaires à l'adresse : http://perso.wanadoo.fr/ihpl/
Le 13 octobre 1909,
au soir, dans de nombreuses capitales d'Europe, se déroulent des manifestations.
Une foule immense proteste contre l'exécution de Francisco FERRER.
"La foule criait que Ferrer serait vengé,
que son oeuvre serait continuée.
Elle criait sa haine de
l'obscurantisme".
A Paris, de violents affrontements ont lieu avec la police, devant l'ambassade
d'Espagne. En Argentine, un meeting improvisé par la F.O.R.A, réunis 20 000
ouvriers qui appellent à la grève générale, elle sera effective le lendemain et
durera jusqu'au 17 octobre.
Le 17 octobre 1936,
à Perdiguera (Aragon), le Groupe International de la Colonne Durruti, composé de
250 personnes, essuie de très durs combats contre les troupes coloniales maures.
De nombreux compagnons et compagnes
sont tués, dont Louis BERTHOMIEU qui se fait sauter à la dynamite plutôt que de
tomber aux mains des fascistes. Ancien capitaine de l'armée française, vivant à
Barcelone, il était avec Charles RIDEL (Louis Mercier Vega), et François-Charles
CARPENTIER, le fondateur du groupe international.
Quatre femmes seront fusillées dont
Georgette dite Mimosa, militante française de la Revue Anarchiste, et
compagne de FORTIN, Gertrude, jeune Allemande, militante du P.O.U.M…
Mais également
GIRAL ou GIRALT anarcho-syndicaliste de la C.G.T- S.R, déjà blessé lors de la
prise de Sietamo, BIUDEAUX, etc.
Le 22 octobre 1921,
naissance de Georges BRASSENS, à Sète. Militant libertaire, poète et chanteur.
A l'âge de 18 ans, il se fixe à
Paris, et travaille en usine. Durant la guerre, il est envoyé au S.T.O (Service
du Travail Obligatoire) en Allemagne. Après la libération, il milite à la
"Fédération Anarchiste" et devient le gérant de leur librairie. Ses recueils de
poésie ainsi que plusieurs romans sont publiés. En 1952, ce grand poète
non-conformiste débute dans la chanson. Il enregistre ses premiers disques et le
succès est au rendez-vous.
Il ne tarde pas à s'imposer sur le devant de la scène (tout en restant en
retrait du vedettariat). Son oeuvre poétique est très importante. Ses chansons
comme La mauvaise réputation, La non-demande en mariage ou encore
Les copains d'abord, ont fait le tour du monde. Il soutient de nombreuses
fois les anars en donnant des galas au bénéfice de la Fédération Anarchiste. On
garde de lui l'image bonhomme d'un poète amoureux de la vie, avec sa pipe et sa
guitare. Victime d'un cancer, il meurt à Sète le 29 octobre 1981.Georges
Brassens déclarait: " Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans
les clous afin de n'avoir pas à discuter avec la maréchaussée" et "Mort aux
vaches, mort aux lois, vive l'anarchie" in : Hécatombe.
Faites un petit tour sur le site
web "Thank You Ferré", si vous voulez en savoir plus sur Brassens, Ferré, et
tous ceux et celles qui ont chanté et chantent l'Anarchie : http://www.leoferre.org/
Le 25 octobre 1806,
naissance de Johann Kaspar SCHMIDT, dit Max STIRNER à Bayreuth (Bavière).
Théoricien de l'individualisme anarchiste.
Orphelin de son père (fabriquant de flûtes) peu après sa
naissance, et délaissé par sa mère qui sombrera peu à peu dans la folie, il
effectue pourtant entre 1826-1828, des études universitaires de philologie et de
théologie à l'académie de Berlin, mais renoncera à obtenir du doctorat d'Etat.
Marié en 1837, il se retrouve veuf six mois plus tard. En 1839, il obtient une
place de professeur dans une institution privée pour jeunes filles. Le soir, il
fréquente une taverne berlinoise où se réunit la "ligue des Affranchis" composée
de journalistes et écrivains radicaux. Il y côtoie Engels et Marx, et y
rencontre sa future épouse Maria Dänhardt. En 1842-43 il publie quelques
articles de philosophie sociale sous le pseudonyme de "Stirner"(surnom dû à son
large front). En 1844, paraît son livre L'Unique et sa propriété.
Apologie du moi individuel comme valeur suprême, il pourfend tout ce qui peut
aliéner sa soif de liberté et d'absolu : Etat, religion, parti et même
révolution. Le livre reçoit un large écho grâce au scandale qu'il provoque dans
l'intelligentsia et est interdit un temps par la censure. Stirner perd alors son
poste de professeur. Son éditeur, un des seuls qui lui reste fidèle, lui confie
alors des traductions. Une tentative commerciale (la création d'une laiterie)
tourne au fiasco et finit de le ruiner. Poursuivi par ses créanciers, il
séjourne par deux fois en prison. Dans la misère et oublié de tous, il meurt à
Berlin le 25 juin 1856.
Cinquante ans plus tard, l'anarchiste John-Henry Mackay le tirera
de l'oubli et fera redécouvrir la pensée moderne de ce "paisible ennemi de
toute contrainte" "L'état n'a toujours qu'un but: borner, lier,
subordonner l'individu, l'assujettir à la chose générale; il ne dure qu'autant
que l'individu n'a pas sa plénitude et n'est que l'expression bornée de mon moi,
ma limitation, mon esclavage." (In l'Unique et sa propriété).
Sur Stirner, voir le site L.S.R (La Mettrie - Stirner - Reich)
textes en allemand et français à l'adresse : http://www.lsr-projekt.de/poly/fr.html
Le 27 octobre 1889,
naissance de Nestor Ivanovitch MAKHNO à Goulaï-Polé, (Ukraine). Anarchiste
ukrainien, dirigeant d'une armée insurrectionnelle la Makhnovchtchina.
Fils de paysans pauvres, il est très tôt révolté. Après la
révolution de 1905, il adhère à un groupe anarchiste avec qui il commet de 1906
à 1908 diverses "expropriations". Il est arrêté en août 1908 avec les membres du
groupe pour "activités terroristes". Le procès a lieu en mars 1910 et se clôt
par leurs condamnations à mort. En raison de son jeune âge, sa peine est commuée
en travaux forcés à perpétuité.
La révolution de février 1917 le libère de la prison de Moscou. A son retour à
Goulaï-Polé il est élu au soviet des paysans qui décide de mettre en pratique le
communisme libertaire.
En 1918, les traités de Lénine livrent l'Ukraine aux Allemands.
Makhno organise un mouvement de résistance qui compte bientôt dix mille
combattants. Mais lorsque les troupes d'occupations se retirent, ils sont
contraints, début 1919, de combattre les armées blanches (tsaristes) du Gal
Denikine.
La pénurie d'arme oblige les Makhnovistes à une alliance avec les Bolcheviks,
mais ceux-ci les trahissent. La Makhnovchtchina opère une retraite, mais
c'est pour mieux revenir à l'automne 1919 avec trente mille partisans, sauvant
ainsi les Bolcheviks en mettant en déroute les blancs qui menaçaient Moscou.
Pendant quelques mois, l'Ukraine s'organise en toute liberté mais, durant
l'hiver 1920, une épidémie de typhus décime les insurgés; Makhno en réchappe de
peu. L'armée rouge (bolcheviks) attaque les Makhnovistes mais subit plusieurs
défaites. Puis menacés par les blancs (dirigés maintenant par le Gal Wrangel),
les rouges concluent une seconde alliance avec Makhno. En novembre 1920, alors
que la victoire contre les blancs est assurée, les bolcheviks tendent un
guet-apens aux Makhnovistes. Makhno passe à travers et continue la lutte avec un
petit groupe jusqu'en août 1921. Blessé, il se réfugie en Roumanie. Pour éviter
une extradition, il passe en Pologne (où il est emprisonné) puis à Berlin. Il
arrive finalement à Paris en avril 1925. Il y retrouve Voline et Piotr Archinov.
Avec ce dernier il rédige le texte : "La Plate-forme d'organisation", qui sera à
l'origine de dissensions dans le mouvement libertaire.
Malade et contraint de travailler en usine (Renault), il décède de la
tuberculose dans la nuit du 24 au 25 juillet 1934.
Il est l'auteur de La révolution russe en Ukraine (inachevée, 1927) A
lire également La révolution inconnue de Voline, ainsi qu'une admirable
biographie écrite par l'historien du mouvement anarchiste russe, Alexandre
SKIRDA "Nestor Makhno, le cosaque de l'anarchie". "Makhnovchtchina,
Makhnovchtchina,
Armée noire de nos partisans,
Qui voulaient chasser d'Ukraine
A jamais tous les tyrans."Cinquième couplet de "la Makhnovchtchina". Aucun
des commissaires n'osa se montrer devant les ouvriers à la tribune du Soviet.
Seule l'anarchiste Marie NIKIPHOROVA occupa cette tribune et appela, de sa voix
puissante, les ouvriers à la lutte contre le gouvernement, pour la révolution et
pour une société libre de toute autorité.
In"La révolution russe en Ukraine". Makhno Si vous voulez en savoir plus sur
Makhno, allez voir le site qui lui est entièrement dédié à l'adresse suivante:
site Nestor Makhno et la Makhnovstchina: http://people.nirvanet.net/m/makhno/public_html/
Le 29 octobre 1981,
mort de Georges BRASSENS."La camarde, qui ne m'a jamais pardonné
d'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez,
me poursuit d'un zèle imbécile..."In "Supplique pour être enterré à la plage
de Sète"
Le 31 octobre 1926,
à Bologne, Mussolini échappe à un attentat. L'auteur, le jeune Anteo ZAMBONI,
âgé de 15 ans, fils de l'anarchiste Mammolo Zamboni, est lynché par les
fascistes.
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