POUR QUE CESSE LA VIOLENCE DE COCA-COLA
EN COLOMBIE ET DANS LE MONDE !
La Colombie s’est convertie en un modèle d’usage extrême de la violence pour imposer la mondialisation néolibérale. Toute forme d’organisation sociale qui résiste est exterminée : Indigènes, paysan(ne)s, ouvrier(e)s sont assassiné(e)s parce qu’ils/elles s’opposent aux prétentions des investisseurs. Chaque année, il y a plus de syndicalistes tués dans ce seul pays que dans le reste du monde.
Coca-Cola et sa filiale en Colombie, Panamco S.A. participent à cette guerre sale contre le mouvement social. Ainsi, ces dix dernières années, 8 dirigeants du syndicat des travailleurs de cette entreprise ont été assassinés, 2 ont du s’exiler tandis que 48 autres ont connu le déplacement forcé.
L’activité permanente des groupes para-militaires, agissant avec la complicité des forces armées et des corps de sécurité de l’Etat, sert la multinationale et sa filiale : en faisant pression de manière illégale sur les dirigeant(e)s syndicaux, en obligeant les travailleurs à se désinscrire du syndicat afin de ne pas appliquer les conventions de travail, en les forçant à renoncer à leurs contrats de travail et en imposant des bas salaires aux nouveaux salariés.
Cette politique laborale fondée sur la terreur permet à Coca-Cola d’augmenter significativement ses bénéfices.
Dans d’autres pays aussi - comme au Guatemala, aux Philippines, au Pakistan, en Inde, en Israël, au Venezuela, etc.- les mouvements sociaux accusent Coca-Cola d’utiliser, directement ou par l’intermédiaire de ses filiales, l’assassinat, la violence, la corruption, de ne pas respecter les lois laborales, afin de réaliser ses objectifs économiques. Aux Etats-Unis, la multinationale a été dénoncée en raison de la discrimination raciale qu’elle pratique, pour son atteinte à la santé publique, pour les dommages environnementaux, la contamination génétique et la contamination de l’eau qu’elle provoque. Si elle a souvent été dénoncée, et parfois condamnée, son pouvoir lui a presque toujours permis d’échapper à l’action de la justice.
Comble de l’absurdité de la mondialisation et de la militarisation de l’Amérique latine, Coca-Cola peut acheter la coca et la distribuer dans sa boisson uniformisante alors que les indigènes qui produisent la coca depuis des temps immmoriaux sont réprimés par la guerre menée contre la drogue.
Pour toutes ces raisons, nous, les organisations et personnes signataires :
· Nous dénonçons la violence utilisée par Coca-Cola, directement et indirectement, et l’impunité dans laquelle cette violence se maintient. Nous dénonçons le cas de la Colombie qui révèle de manière particulièrement claire et cruelle le lien entre la violence et l’imposition d’un modèle néolibéral dont Coca-Cola, avec d’autres multinationales comme Mac Donald's, Monsanto, United Fruit Co., Unilever, Endesa, Nestlé, Occidental Co, Repsol, BP, Bayer, Drummond etc..., constitue le fer de lance.
· Nous exigeons que cessent les exactions de Coca-Cola et que soient punis les responsables à travers les actions en justice menées par les victimes en Colombie. Nous exigeons du Gouvernement colombien qu’il cesse la guerre sale contre le mouvement social et qu’il mette fin à l’impunité de ceux qui l’organisent et l’exécutent.
· Nous demandons avec insistance à l’ONU d’adopter des normes qui engagent et forcent les entreprises multinationales à respecter les droits humains.
· Nous demandons avec insistance à l’ONU de modifier sa politique anti-drogue pour mettre fin au monopole de la multinationale Coca-Cola dans l’exportation et la commercialisation des dérivés de la plante de coca, et pour que cesse la guerre de la drogue contre les paysan(ne)s et indigènes.
· Nous appuyons l’action en justice, lancée aux Etats Unis le 20 juillet 2001 et basée sur la loi Alien Torts Claims Act, par le syndicat Sinaltrainal contre Coca-Cola.
· Nous nous joignons à l’action des innombrables groupes qui agissent contre le comportement condamnable de Coca-Cola et nous affirmons de cette manière qu’une autre Colombie et qu’un autre monde sont possibles – un monde qui fasse l’économie de l’activité criminelle des entreprises nationales et multinationales.
· Nous exprimons notre soutien à l’Audience Publique à Bruxelles, le 10 octobre 2002, sur les activités criminelles de Coca-Cola et de ses filiales en Colombie. Nous faisons un appel pour que ces actions et cette audience renforcent la campagne destinée à obliger cette transnationale à cesser la violence qu’elle exerce directement ou indirectement à travers ses filiales en Colombie et dans de nombreux autres pays de la planète.
Colombie :
Laboratoire de la Mondialisation néo-libérale
Forum international, Bruxelles, 10 & 11 octobre 2002
A l’initiative de la
Coordination belge
pour la Colombie