Dans ses anciens statuts, la F.G.T.B. précisait comme finalité « l'abolition du salariat (ou du travail)». Elle a aujourd'hui abandonné cet article de ses statuts et, qui plus est, nous voyons combien les syndicats institutionnels sont devenus des organes de cogestion du système capitaliste d'exploitation des travailleurs.
Ce n'est d'ailleurs pas d'aujourd'hui, c'est de l'époque de la 2ème guerre mondiale où le patronat redoutait les effets de la Révolution Soviétique et avait pris bonne note de la Révolution d'Espagne. Clandestinement, lors de congrès paritaires (représentants des syndicats + représentants du patronat + représentants du gouvernement en exil), pendant la Seconde Guerre Mondiale, furent décidés des lois concernant la Sécurité Sociale à mettre en oeuvre dès que la guerre prendrait fin et ce contre la promesse d'une paix sociale.
Dès lors, à l'heure où ces syndicats institutionnels (F.G.T.B., C.S.C., C.G.S.L.B.) ne défendent plus l'intérêt des travailleurs ou si peu, pratiquent le corporatisme (négation de l'intérêt de classe au profit de luttes divisées chacunes dans leur coin), virent leurs délégués syndicaux les plus à la pointe du combat anti-bourgeois (cf. Clabecq), la nécessité de l'émergence d'un nouveau syndicalisme, révolutionnaire, s'impose.
La C.A.T. se veut ce nouveau syndicalisme et pratique l'anarcho-syndicalisme. Luttes d'actions directes, de réappropriation de l'outil de travail, de grève générale; tel est ce à quoi nous aspirons construire. Non pour maintenir les travailleurs dans leur exploitation en se contentant de préserver leur emploi mais bien pour les en libérer avec comme finalité le Communisme Libertaire.
Cependant il n'est pas nécessaire d'être anarchiste pour adhérer à la C.A.T. et pour être défendu par elle. Prenons exemple de la C.N.T. française qui a défendu et dans laquelle se sont syndiqués des travailleurs musulmans de la COMATEC (société de nettoyage du métro parisien). Mais alors comment en arriver à une société de Communisme Libertaire si nos membres ne sont pas d'office libertaires?
Nous comptons sur la propagande par le fait, ou plutôt sur l'éducation par le fait car la propagande est foncièrement réductrice. Education par le fait: lorsque les travailleurs d'entreprises (ouvriers et employés) auront menés une lutte de manière autogérée, « organisons-nous sans chef ni élu » telle est notre devise, ils sauront ce qu'est l'autogestion, sauront se critiquer quant à la manière dont se sont déroulées leurs assemblées et les améliorer. Jusqu'à vouloir l'appliquer dans la vie de tous les jours.
Education par le livre, les brochures, les publications également. La première chose qu'a faite la C.N.T. espagnole lors et avant la Révolution Espagnole fut de réaliser moulte publications et d'ouvrir des écoles. Education par le débat également: le Communisme Libertaire n'est pas un moule auquel il faudrait se conformer; nous avons tous des idées différentes à confronter et à concilier.
Pourquoi un syndicat pour en arriver au Communisme Libertaire? Parce qu'il convient de s'en prendre au capitalisme (bourgeoisie et Etat) par ce qui peut l'ébranler au plus haut point: les forces productives et la production. Sans forces productives soumises point de capitalisme.
Si aucune lutte progressiste n'est étrangère à notre syndicalisme (antimilitarisme, anticléricalisme, écologisme, antisexisme, droit au logement, antiracisme, etc.) nous ne nous proposons pas de vouloir remplacer les structures de luttes préexistantes (tels la Fédération Anarchiste Francophone, le C.C.L.E., le C.S.T., etc.) mais simplement d'être une force supplémentaire menant une lutte sur le terrain du travail et de ses conditions.
Si vous êtes travailleurs, chômeurs, minimexés, retraités, artistes qui en avez marre du syndicalisme corporatiste de dernière minute et collaborateur (genre on négocie les conditions de licenciement, on demande une augmentation de 10% des minima sociaux mais surtout on ne décrète pas de grève pour faire pression en cette faveur, etc.) ou étudiants qui en avez marre du syndicalisme directif (genre F.E.F. qui affiche partout une mobilisation contre le numérus clausus mais ne fait aucune scéance d'information et encore moins de consultation dans les campus et Hautes Ecoles), rejoignez-nous!
Nos réunions se tiennent
au 65 rue du Midi 1000 Bruxelles, le dimanche de 15 à 17h, sonnette
Organisons-nous sans chef ni élu!
« Philippe
C.A.T.
Union Locale de Bruxelles