Nous
sommes à 300 mètres du palais présidentiel d'Arafat. Les chars sont en train
de tourner partout. Ils ont attaqué le palais.
Nous
sommes témoins actuellement des exactions de l'armée israélienne contre la
population palestinienne. Ils entrent dans les
Nous nous
sommes portés volontaires pour encadrer les ambulances. Nous avons reçu
l'interdiction formelle du consul de France parce qu'ils tirent sur les
ambulances. Actuellement ils tirent sur les ambulances. On ne sait pas du tout
quel est le bilan des blessés et des morts pour l'instant. Nous sommes là
solidaires pour témoigner de notre intérêt pour le peuple Palestinien et pour
essayer de le protéger contre la barbarie de l'armée israélienne.
Nous
sommes toujours dans Ramallah actuellement, notamment toute la délégation
française.
Nous
avons appris dans l'après midi que les Israéliens avaient prévenu le quai
d'Orsay qu'ils avaient donné l'ordre de tirer à vue sur toute personne dans la
rue y compris les Internationaux. La journée s'est donc passée sans que l'on
fasse de manifestation ou de démonstration.
Nous
avons vu les chars passer plusieurs fois devant l'hôtel à quelques mètres.
Nous avons entendu des bruits de combat toute la journée, des bruits sourds,
des tirs... On a vu des soldats descendre des blindés transport de troupes pour
couper volontairement l'électricité, le téléphone... C'est un véritable
sabotage organisé. Les rues sont vides, le couvre-feu est complet. Aujourd'hui,
ils viennent d'attaquer le palais présidentiel d'Arafat. On n'est pas très éloigné.
On entend les combats au loin mais tout se passe bien pour l'instant.
La
mission civile internationale pour la protection du peuple palestinien a décidé
aujourd'hui de sortir dans la rue pour aller en groupe à l'hôpital de Ramallah
donner son sang et ensuite participer à une distribution de médicaments dans
les rues en bravant le couvre-feu et en avançant malgré les chars et les
tanks.
Les rues
sont un peu plus calmes aujourd'hui, il n'y a pas de tir. On n'a plus entendu
de tir depuis le lever du soleil. La situation semble un peu plus calme.
Nous
avons vu des lignes téléphoniques coupées, des
Nous
sommes deux volontaires pour entrer avec des ambulances dans Mokota, le palais
présidentiel d'Arafat où il y a de nombreux blessés. Hier, une seule
ambulance a été autorisée à entrer. Il y avait un chauffeur palestinien et
deux internationaux, un américain et une irlandaise. Les soldats israéliens
ont laissé entrer l'ambulance qui a pu prendre le blessé, mais à la sortie
les soldats ont chassé les deux internationaux. Ils ont arrêté le chauffeur
qu'ils ont mis en sous-vêtements, sorti le blessé de l'ambulance et ils les
ont laissés 2 heures sous la pluie.
Nous
sommes donc 2 volontaires internationaux qui avons pris l'engagement de ne
pas nous séparer de l'ambulance pour éviter les exactions des Israéliens.
Depuis ce
matin, nous avons vu une série d'ambulances qui ont essayé de nous rejoindre.
Mais les soldats les ont bloquées systématiquement. Ils empêchent les gens
de porter secours aux blessés et même d'emporter les morts.
Nous
(internationaux et palestiniens) sommes arrives à l'hôpital de Ramallah au
moment où il allait être envahi par les soldats israéliens pour s'emparer
des blessés. Moment très tendu, d'autant plus qu'une ambulance venait de
rentrer avec 2 cadavres. Nous avons opposé une résistance d'une telle fermeté
que nous avons obtenu le départ des soldats. Nous sommes ensuite partis en
cortège serré vers le QG d'Arafat et y avons pénétré. Après l'entretien
avec Arafat, les 3 camarades palestiniens qui étaient rentrés avec nous nous
ont exposé leur peur d'être arrêtés à leur sortie et torturés. 34 d'entre
nous ont choisi de rester.
Nous
sommes donc sortis du QG en refusant d'être séparés de nos camarades
palestiniens. Embarqués immédiatement dans des fourgons militaires nous
avons été emmenés dans plusieurs camps israéliens de l'armée. A Bettil,
puis à Ofra où nous avons été parqués dans un carré de terre entouré de
barbelés. Là a eu lieu l'interrogatoire des 3 Palestiniens. Nous nous sommes
opposés à ce qu'ils soient interrogés tous trois simultanément et avons
obtenu qu'ils le soient un par un. Les interrogatoires se sont déroulés sans
violence. Apparemment, ils semblaient très pressés de "se débarrasser"
du problème de ces militants palestiniens pour pouvoir s'occuper de notre
expulsion.
Mais ils
ont commis une erreur. Est ce négligence ou ont-ils voulu nous impressionner ?
Ils nous ont laissé voir ce qu'est le camp d'Ofra, situé dans la colonie au
nord de Ramallah. Des carrés de terre délimités par des fils barbelés,
quelques tentes surplombées par des miradors. Et au milieu 100, 200 peut être,
Palestiniens à genoux, la plupart les yeux bandés. Les 3 Palestiniens qui étaient
avec nous dans le fourgon ont reconnu un voisin, un commerçant, des gens raflés
en masse, mais pas de combattants. Que se passe-t-il a Ofra? Fait-on un
nettoyage ethnique ? Il faut demander a la presse qu'elle se rende a Ofra.
Nous
avons été par la suite trimbalés toute la nuit. Les 3 Palestiniens ont été
relâchés (ils vont bien depuis). Sous escorte, les pieds entravés, nous sommes
retournés à notre hôtel récupérer nos affaires. L'ambiance était très tendue.
Une foule de Palestiniens étaient présents. Certains ont essayé de nous
donner du pain, aboiement des soldats Israéliens, bousculade générale, au cri
de liberté pour le peuple palestinien repris par la foule.
Puis
direction l'aéroport Ben Gourion à Tel Aviv, où nous avons été bouclés en
cellule au centre de détention. Là nous avons eu droit a une magnifique
pression psychologique visant à nous extorquer l'engagement de ne pas faire de
procès a l'état d'Israël pour détention illégale. Devinez la réponse...
«
Pat