Bonne nouvelle : le procès de Pascal Marchand n'aura pas lieu


Pour rappel, il y a plusieurs mois, Pascal avait été condamné à un an de prison ferme pour actes de solidarité avec les Tziganes expulsés collectivement en 1999. Arrêté à son domicile, il fut détenu à la prison de Forest pendant dix jours durant lesquels il avait observé une grève de la faim et subi de nombreuses violen­ces. Dès son arresta­tion, un vaste mouve­ment de solidarité s'était rapidement orga­nisés pour demander sa libération et dé­noncer la criminalisation croissante de tous ceux qui posent des actes non-vio­lents et s'opposent à une «politique» dé­gradante.

Ce procès que la justice a voulu pour condamner un homme et casser un mou­vement militant (le Collectif Contre les Expulsions) devait devenir celui de la politique belge en matière d'expulsion et celui des centres fermés, dont l'existence est totale­ment inacceptable dans un pays qui parle si souvent de liberté et de dignité humaine.

Mais la comparution prévue le 23 novem­bre 2001 sera de pure forme, le procès, sur le fond, n'aura pas lieu, pas cette fois. Trop de bruit, trop de monde, autour d'une affaire devenue trop périlleuse, la Justice semble prête, aujourd'hui, à accéder à la demande de Pascal Marchand et de ses avocats, de voir son cas jugé en même temps que les faits reprochés à une ving­taine d'inculpés du Collectif Contre les Expulsions.

Cette «victoire», sans témoins, sans fête ni happy end, n¹est pas sans valeur puis­qu'elle symbolise la nécessité d'une soli­darité, indispensable face aux abus du pou­voir.

C'est parce que nous avons été nombreux à nous exprimer, nombreux à marquer fermement notre refus de la spirale ré­pressive que la victoire à un sens : l'enga­ge­ment n¹est pas un vain mot. Mais cette victoire doit être prudente, on sait que, bien­tôt, tout sera à recommencer : des procédures sont en cours et d'autres sui­vront.

Alors, que cette reculade d'un système judiciaire purement répressif face au refus collectif de se taire et de laisser faire nous serve de le«on. Face à la volonté politi­cienne de casser la résistance et la solida­rité, nous avons des armes efficaces : la parole et les actes.

Nous aurons encore souvent l'occasion de nous retrouver, au pied du Palais ou ail­leurs.

N'oubliez pas d¹être vigilants.

«   Collectif Contre Les Expulsions

«   Comité de soutien aux inculpés

«   La Ligue des Droits de l'Homme