Ces derniers mois, plusieurs réunions internationales ont eu lieu au Centre libertaire, auxquelles ont participé notamment des autonomes allemands, des mandatés de la FAU-AIT, de la FA française, de No Pasaran, de l’Organisation Communiste Libertaire, et puis des libertaires belges, espagnols, anglais, ... Plusieurs milliers de tracts avaient été distribués, en trois langues, pour expliquer nos motivations pour cette manif.
Le seul point sur lequel on ne soit pas arrivé à un consensus est celui de l’action directe violente ou non. Il y a cependant eu un bel échange de points de vue sur la question, et l’attitude qui l’a emporté a été le respect de l’autonomie des groupes. Les non-résidents étaient un peu inquiets sur les possibilités de logement, qui sont restées très indéterminées jusqu’aux derniers jours. (Notre seule ressource pour un très grand nombre était d’ouvrir des squatts, mais signalons que le premier ouvert s’est fait évacuer le lendemain matin par la police, et ses occupants étrangers reconduits à la frontière). D’autre part, il était très difficile d’évaluer le nombre de militants qui participeraient aux trois jours.
On a longuement discuté aussi de l’organisation d’un forum ou d’ateliers portant sur différents aspects de la lutte, mais finalement, faute d’avoir trouvé les locaux adéquats, il a fallu remettre l’idée à plus tard. En revanche, les détails techniques ont été réglés minutieusement (équipes médicales, équipes d’avocats, contacts avec la presse, service de communication pendant la manif,…).
La décision de prendre contact avec les autorités n’a pas été facile à prendre. N’estimant pas avoir quoi que ce soit à leur demander, puisque manifester est un droit, nous leur avons simplement communiqué le trajet qu’on voulait suivre. Ils ont demandé de le modifier pour éviter des quartiers commerçants chics. Devant le risque de nous voir empêchés même de démarrer, nous avons fait une contre-proposition de compromis, mais pour certains d’entre nous c’était vraiment très pénible d’entrer dans une telle négociation. Nous avons en tous cas pu éviter le désert des berges du canal et atteindre notre objectif de traverser des quartiers populaires.
Et puis, finalement, rencontrer les flics, ce n’est pas si terrible, ça peut même être drôle, comme l’atteste le récit de notre première rencontre.