En complément au
communiqué envoyé vendredi, voici le résumé de l'audience Collectif sans
ticket - SNCB telle que l'ont vue deux personnes non membres du CST (bien
qu'elles en soient proches :-).
Ce vendredi 7 décembre
2001 a eu lieu au Palais de Justice de Bruxelles le procès intenté par la SNCB
— Société Nationale des Chemins de Fer Belges — aux membres du
Collectif sans Ticket.
D'emblée, les avocats de la défense ont porté le débat au niveau de la
politique des transports publics, et notamment de la politique tarifaire dictée
par des considérations commerciales et non celles qui échoient au service
public.
Le substitut du Procureur du Roi (l'accusation) a mis en cause la
"fraude", soit les infractions à la loi et invité le Tribunal à
s'en tenir à la loi et non à se transformer "en tribune syndicale",
lui suggérant d'ailleurs, au cas où les inculpés seraient insolvables, de
les "mettre en prison" (huées de l'assemblée).
Les membres du
collectif ont ensuite transformé leur défense en acte d'accusation de la
SNCB et de la politique gouvernementale :
·
mise en
cause de tarifs insupportables pour les bas revenus, alors que les privilèges
de la gratuité ou de fortes réductions sont accordés aux ministres,
parlementaires et diverses catégories de fonctionnaires ;
·
mise en
exergue d'expériences de gratuité comme celle de la ville de Hasselt ;
·
mise en
cause de la gestion financière des chemins de fer encore plus catastrophique
que celle de la
·
mise en débat
de la politique de la Ville en général, des transports et de l'environnement.
Le juge et ses
assesseurs ont écouté les orateurs du Collectif sans ticket avec attention,
très amusés et visiblement surpris d'un tel niveau d'argumentation politique,
plutôt inhabituel au Palais de Justice. Les porte-parole du Collectif ont
d'ailleurs implicitement invité le juge à rejoindre leur combat en créant une
jurisprudence qui lancerait le débat dans la société belge. Une occasion
pour lui, en somme, d'entrer dans l'Histoire !
Un temps de réflexion
lui est donné. Le prononcé du jugement aura lieu le 18 janvier.
Amitiés,
«
Jean-Marie
Chauvier et Annick Louviaux, observateurs (7-12-2001, 15h05)
Jeudi 6 décembre 2001, des membres du collectif Réseau pour l'Abolition des Transports Payants (RATP) de Paris sont allés à la rencontre des usagers des transports en commun belges et français. Une diffusion de tickets «zéro franc, zéro fraude» et de tracts qui appelaient au soutien du Collectif Sans Ticket a eu lieu à la Gare du Nord (3e gare du monde) dans les trains en direction de Bruxelles puis de Liège.